Analyse de pratiques

Formation à la conduite et à son enseignement

Du jardin d’enfants aux associations du troisième âge, le continuum éducatif comprend aujourd’hui un grand nombre de formations à la conduite et à la sécurité routière. Ces formations possèdent le plus souvent un contenu détaillé et des références théoriques précises relevant de la cinétique, de la physiologie, du droit, de la technique automobile ou encore de la psychologie cognitive et comportementale.

            Le continuum éducatif, pourtant, fait l’impasse sur certaines disciplines et cette impasse est à l’origine de l’introduction d’une formation par l’analyse de pratiques. Philosophie, psychanalyse et sociologie sont absentes en idées et en faits.

             La constitution de groupes d’analyse de pratiques fût initiée et théorisée par le psychanalyste Michael Balint (Le médecin, son malade et la maladie, 1955). Ce médecin de formation a amené l’idée qu’il se passe quelque chose de particulier dans la relation médecin-patient et que la compréhension de ce qui se joue dans cette relation est un enjeu important de la formation continue des médecins. Aujourd’hui ce qu’on appelle groupe-Balint s’ouvre à d’autres activités que l’exercice de la médecine. Ainsi, l’analyse de pratiques se pratique dans plusieurs champs sociaux et en particulier le champ de l’éducation (Claudine Blanchard-Laville).

            Il semble pertinent alors de proposer un lieu d’étude des usages de la voie publique et de la relation éducateur-conducteur dans le champ de la sécurité routière, à travers l’analyse de la pratique du conducteur et de l’éducateur ou du professionnel. J’entends par éducateur et professionnel de la conduite et de la sécurité routière les métiers d’enseignant de la conduite, d’inspecteur du permis, d’animateur de stage permis à points, de taxi, d’ambulancier, de chauffeur poids lourds ou d'accompagnateurs.

             Le groupe d’analyse de pratiques, constitué de six à dix participants et de deux intervenants, se réunit pendant deux heures trente, une fois par mois. Un des participants apporte une situation routière et/ou professionnelle vécue qu’il expose. La situation est ensuite analysée par le groupe à partir de la libre association d’idées des participants. Le rôle des intervenants, outre d’offrir la possibilité à chacun d’élaborer à partir du matériel présenté, est de veiller au maintien d’une écoute bienveillante, sans jugement, et d’une coopération entre les participants.

            Dans les formations à la sécurité routière, jamais un animateur permis à points ne participerait à la même formation qu’un ambulancier. Les formations sont définies en fonctions des stagiaires. Dans l’analyse de pratiques, ces différents professionnels font partie du même groupe, et cette hétérogénéité peut surprendre au premier abord. En effet, que peuvent bien avoir à apprendre en commun un chauffeur poids lourds et un inspecteur du permis de conduire ? Leur relation à leur machine et leur manière de transmettre cette relation. La pratique commune de ces éducateurs et professionnels, c’est la pratique de la conduite automobile. Cette pratique sera l’objet principal d’analyse. Quel est le rapport à la loi des participants ? Leur rapport au risque ? Comment l’imaginaire lié à l’automobile dirige leur conduite et comment transmettent-t-ils cette conduite ? Voilà les questions communes et fondamentales de tous les éducateurs, usagers de la voie publique et professionnels de la conduite et de la sécurité routière.

telechargez-la-plaquette-d-information-1.pdf

Formation des préventeurs du risque professionnel

La situation d’intervention pour la prévention des risques professionnels en entreprise est l’occasion de projections fantasmatiques et d’investissements symboliques. Elle convoque alors une double objectivité : une histoire personnelle dans laquelle l’action de prévention vient faire sens pour un sujet (Freud et Lacan) et une société qui construit ses risques et leurs préventions (Beck et Douglas).

            Nombreuses sont les formations qui préparent aux métiers de la prévention : médecine, psychologie, ergonomie, management en sont quelques exemples. Largement situées dans le champ universitaire, ces formations sont validées par des diplômes reconnus et qualifiant, autorisant bien souvent l’exercice de la profession choisie. En cela ces formations sont incontournables. Cependant, en tant que formations initiales, elles ne peuvent espérer mieux que de constituer une introduction à une expérience professionnelle qui ne peut s’acquérir qu’en se confrontant au réel du travail.

            La formation continue par l’analyse de pratiques a pour vocation d’accompagner l’expérience des préventeurs, de prendre appui sur leur formation initiale et dévoiler en chemin les liens entre une histoire individuelle et une construction sociale. Penser sa pratique, parler ce dévoilement peut se faire dans un lieu inventé à cet effet, en groupe.

             Il semble pertinent alors de proposer un lieu d’étude de la relation préventeur-homme au travail, à travers l’analyse de la pratique d’intervention pour la prévention des risques. J’entends par préventeurs les métiers d’ergonome, de médecin et psychologue du travail, d’ingénieur sécurité, de formateurs, de cadre en ressources humaines …

             Le groupe d’analyse de pratiques, constitué de six à dix participants et de deux intervenants, se réunit pendant deux heures trente, une fois par mois. Un des participants apporte une situation professionnelle vécue qu’il expose. La situation est ensuite analysée par le groupe à partir de la libre association d’idées des participants et du partage de leur expérience professionnelle et personnelle. Le rôle des intervenants, outre d’offrir la possibilité à chacun d’élaborer à partir du matériel présenté, est de veiller au maintien d’une écoute bienveillante, sans jugement, et d’une coopération entre les participants.

telechargez-la-plaquette-d-information.pdf